Vos archives familiales racontent aussi la Libération

Milim, les petites histoires qui font la grande

Milim News
4 min ⋅ 20/08/2024

Il y a 80 ans, à l’été 1944, la France entrevoyait la fin de la Seconde Guerre mondiale, un conflit ayant ravagé son territoire et sa population pendant plus de quatre ans. Entre le mois de juin et le mois d’août, les troupes alliées ont débarqué aux quatre coins du pays, faisant enfin reculer l’ennemi nazi et suscitant une immense vague de joie populaire. On a beau avoir entendu, lu et vu les multiples récits au sujet de la Libération, on découvre sans cesse de nouveaux récits et archives qui ont dormi pendant ces huit dernières décennies, et qui refont actuellement surface.
Alors que le pays entier célèbre les 80 ans de la victoire des Alliés via des rétrospectives, des fêtes et des conférences dans toute la France, il semble plus important que jamais de raconter ce que la guerre fait aux peuples, et de le raconter particulièrement aux générations qui la pensent impossible. Si les témoignages de l’horreur sont parvenus jusqu’à nous, c’est parce que nos aîné.es ont pris la parole et ont transmis leur histoire. Il reste d’ailleurs quelques protagonistes, centenaires ou presque, qui continuent inlassablement de partager le récit de leurs années de guerre. Les petites histoires font toujours la grande, et les commémorations de l’été 1944 en sont une parfaite illustration.

Elisa Azogui-Burlac et Myriam Levain

Il découvre les films de son grand-père dans son grenier

À l’occasion des 80 ans de la Libération de Paris, le 25 août prochain, l’INA partage ces films amateurs inédits tournés dans les rues de la capitale en août 1944. C’est Maxime Lesur, le petit-fils de Jacques Lesur, qui a retrouvé des bobines dans une boîte rouillée de son grenier, pendant le confinement de 2020. Sur ces images de bonne qualité, on peut observer plusieurs saynètes aux alentours du Café de la Paix de Paris, où l’on voit des soldats et des civils s’apprêter à célébrer la défaite des Nazis, qui reculent enfin à l’approche des troupes alliées et des chars de la Résistance.

Regarder le film de l’INA

L’incroyable enquête pour retrouver le photographe inconnu des années d’occupation

Tout est parti d’un fonds de photos anciennes acheté dans une brocante par une passionnée d’histoire. Sur les images, de multiples vues de Paris pendant l’occupation entre 1940 et 1942. Mais l’origine de ces clichés et leur auteur sont introuvables : contacté par l’acheteuse, le journal Le Monde a enquêté pendant quatre ans pour résoudre le mystère de ces centaines de photos de soldats allemands et d’anonymes parisiens. Photographe résistant ou au contraire collabo ? Français, Allemand, policier, civil ? Les maigres indices de départ finiront par révéler leurs secrets ainsi que l’identité de ce photographe ayant produit plus de 700 photos d’archives extrêmement précieuses.

Lire l’enquête du Monde

La sélection Milim de la rentrée littéraire

Le rêve du jaguar, de Miguel Bonnefoy (Payot & Rivages)
Quand une mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, recueille un nouveau-né sur les marches d’une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l’orphelin. Avec cette
saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy nous emmène dans un flamboyant récit inspiré de ses ancêtres.

Cœur, de Thibaut de Montaigu (Albin Michel)
Quand son père malade le presse d’écrire sur son ancêtre Louis, capitaine des hussards fauché en 1914 dans une charge de cavalerie, Thibault de Montaigu ne sait pas encore quel secret de famille cache cette mort héroïque, ni pourquoi elle résonne étrangement avec le destin de son propre père qui décline de jour en jour. La course contre la montre qu’il engage alors pour remonter le passé se mue en une
enquête bouleversante sur les hommes de sa famille.

Le désastre de la maison des notables, de Amira Ghenim (Philippe Rey)
Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes. Ce
roman choral transpose plus de cinquante ans d’histoire tunisienne – de la lutte pour l’indépendance jusqu’à la révolution de 2011 – et de combats pour les femmes.

Les enfants du large, de Virginia Tangvald (JC Lattès)
Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer. De cette histoire de liberté à tout prix, d’errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans une
enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité.

Tout le bruit du Guéliz, de Ruben Barrouk (Albin Michel)
Dans le quartier du Guéliz à Marrakech, un mystérieux bruit hante et tourmente, nuit et jour, une vieille dame. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener l’enquête. Sur place, ils guettent, épient, espèrent, mais aucun bruit ne se fait entendre... Ce
premier roman ne nous livre pas une mais mille histoires : celles des exodes, des traditions, des liens qui se font et se défont, des origines perdues.

Le silence des ogres, de Sandrine Roudeix (Calmann-Levy)
Dans
ce roman intense et poétique conçu comme un jeu de piste autour de la mémoire et des mots, Sandrine Roudeix interroge la construction d’une fille sans père. De son écriture précise et à fleur de peau, elle explore le vide, le manque, les blancs que comble l’imaginaire, mais aussi le besoin de filiation à l’âge adulte et le défi pour une femme de trouver sa place.

Les sept maisons d’Anna Freud, de Isabelle Panzadopoulos (Actes Sud)
En 1946 à Londres, Anna, la fille du célèbre psychanalyste, est entre la vie et la mort. Épuisée et fiévreuse, elle confie des bouts de son existence et on découvre la mal-aimée, le vilain petit canard, dernière-née de la fratrie, qui a tant lutté pour faire entendre sa voix, pour vivre dans le plus grand secret son amour avec une Américaine.
Ce roman est l’histoire d’un affranchissement, de l’amour fou d’une fille pour son père, en même temps que la saga d’une famille prise dans les tourments de la guerre et de l’exil.

Frapper l’épopée, de Alice Zeniter (Flammarion)
Tass n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens en Nouvelle-Calédonie. Revenue à Nouméa en tant que professeure,
elle enquête sur la disparition d’élèves kanaks et part à leur recherche, de Nouméa à Bourail – sans se douter qu’en chemin c’est l’histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée.

Le bastion des larmes, de Abdellah Taïa (Julliard)
À la demande de ses sœurs, Youssef, écrivain exilé en France, est de retour à Salé, au Maroc, pour s'occuper de l'héritage familial à la suite de la mort de leur mère. Dans sa ville natale, son passé resurgit.
Il se remémore avec tendresse les moments avec Nadjib, son ami et amant de jeunesse. D'autres souvenirs, plus douloureux, se réveillent aussi. 

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Parce que ce sont nos petites histoires qui font la grande.

Par Elisa Azogui-Burlac et Myriam Levain

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